Le départ à l’improviste
Je ne sais pas par quoi commencer. J'ai tellement de choses à vous raconter, à vous expliquer... Séance flash back ! Mon dernier message ici date de Mardi 1er à 13h30... Ce même jour, je papote avec Julien, un pote de fac, sur msn en attendant d'aller au ciné avec Loïc. Je confie à Julien à quel point je m'ennuie dans ma vie en ce moment, que mes vacances étaient nulles, que je ne suis pas attachée à mon copain etc. etc. En un mot comme en cent, je joue les filles chiantes et dépressives. Il me propose alors de venir à Bayonne avec lui. Je trouve ça super sympa de sa part mais je refuse d'emblée parce qu'Antoine traîne aussi à Bayonne à ce moment là, parce qu'on doit me livrer ma nouvelle armoire. Devant son obstination, je revois à la baisse mon refus. Finalement pourquoi je filerais pas avec lui et ses amis à Bayonne ? Après tout, cool comme il est, je ne vois pas ce qui pourrait mal se passer. Donc je demande conseil à Marine et cette dernière me pousse à y aller. Je file à mon rencard avec Loïc. On se fait chier. Comme d'habitude quoi. Ensuite je le saoule pour qu'il m'accompagne acheter ma tente. Il me dépose devant le Decalthon. Depuis je n'ai plus de nouvelles de lui...
Bayonne et son ambiance de folie
Je vous passe sur tous les détails pratiques, train couchettes, camping and co. Mercredi 2, 7h du mat, arrivée à Bayonne, avec Julien, sa soeur et son pote, trois autres de leurs copines nous rejoignent dans la matinée. Deux d'entre elles sont exactement le genre de filles avec qui je ne m’entends pas d'habitude ou plutôt avec qui je ne pensais pas m'entendre. Fumeuses de spliff et tisseuses invétérées... Il s'est avéré qu'en fait, je n'ai jamais été aussi à l'aise et aussi rapidement qu'avec ces filles si différentes de moi ! Chaque soir, on part à 7 s'éclater dans les rues de Bayonne. C'est de la pure folie. Tout le monde boit [comprendre : se bourre la gueule comme des trous], parle, danse dans les rues... Cela me fait tellement de bien par rapport à Paris, à ma vie de d'habitude, à mes amis. Pour la première fois de ma vie, je me sens mieux ailleurs que dans mon cocon parisien. J'aimerais que ces fêtes durent toute la vie. Je me vois même revenir en vacances ici et pourquoi pas y habiter si un jour Paris me sort par les trous de nez. Oui c'est moi, la pure parisienne, l'addict de la carte navigo et des toits de Paris qui dit ça. Donc je m'éclate à Bayonne mais comme je sais qu'Antoine est aussi dans les parages, je balise un peu. J'ai peur de le croiser. Mais en même temps, j'aimerais le voir. Complexité féminine quand tu nous tiens.
Antoine
Je me décide à l’appeler, le vendredi 4 Août, soit deux jours après mon arrivée. Il n’est pas surpris que je sois à Bayonne, juste intrigué par le fait que je sois avec Julien. [Oui car il faut savoir qu’Antoine et Julien se connaissent de vue car ils sont dans le même amphi que moi mais qu’ils ne s’apprécient guère, l’un n’appréciant mes rapports avec l’autre et vice versa !] Il me propose alors de le rejoindre à St Jean de Luz pour la journée. Banco. Il vient me chercher sur le quai de la gare et je ne le reconnais pas. Il me parait moins beau que d’habitude. Bon signe, mon obsession à son égard commencerait elle à s’atténuer ? Dans la voiture m’attendent trois de ses amis. Dont Mathias. Je le remarque tout de suite. Il est mignon et différent des autres. Direction la plage de Biarritz. Avec Antoine, on se cherche dans les vagues. Mais je finis par boire la tasse et aidée par Mathias, je rejoins ma serviette [Une pure serviette rose dessinée par André]. Là, je fais connaissance avec Mathias. Le courant passe tout de suite entre nous. Le soir, on part avec la bande à Antoine, faire la fête à Bayonne. Je m’éclate une fois de plus, mais différemment qu’avec Julien et la bande des filles. On manque de se faire agresser au couteau par un type encore plus torché que nous. Cette petite montée d’adrénaline me fait désouler direct. Au moment de rentrer, Antoine suggère que je vienne dormir à leur camping car ce sera soi-disant plus simple pour tous. J’éclate en sanglots, car je veux mon sac de couchage. Eh oui, Antoine n’en a pas et j’avais peur d’avoir froid, donc en bonne bourrée, je suis extrême dans mes sentiments et je pleure. Ils finissent par me raccompagner au camping, Antoine m’engueule pour la scène que je viens de leur faire tandis que Mathias, lui, me console et me fait de gros bisous. On convient de se retrouver le lendemain pour faire la fête tous ensemble, la bande des filles et la bande d’Antoine, puis je rentre retrouver mon sac de couchage tout moelleux et chaud.
Donc, Samedi 5, après un apéro bien bien arrosé au camping, on retrouve les mecs avec 30 min de retard. Là, je suis purement euphorique, j’entonne « 51, je t’aiiiiiimeeeeeeeuh, j’en boirais des tonneaux, [et des tonneaux]… A me rouler par terrrrrrrre, jusqu’au prochain bistrot [prochain bistrot !] » en dansant dans les rues de Bayonne. On se met des doigts dans le cul de tout le monde, des filles, des mecs, des passants. On se pose sur la pelouse. La bande des filles s’évapore dans la nature tandis que les mecs sont assis autour d’Antoine qui gerbe. J’en profite pour mettre les choses au clair avec lui : « S’il se passe quelque chose à Bayonne, ça reste à Bayonne, ça veut pas dire qu’on se remet ensemble ». S’ensuit une série de calinous. [Avec le recul, je me demande comment j’ai pu rouler des pelles à un mec qui venait de gerber…]. Puis le soir comme convenu, il vient dormir dans mon camping afin de m’aider à transférer mes affaires à St Jean de Luz le lendemain. Ce qui devait arriver, fatalement arriva. J’avais oublié ce que c’était bon de faire l’amour avec lui.
La révélation
Après une folle nuit d’amour, en ce dimanche 6 au matin, je le sens tendu au moment de ranger mes affaires. Lui : « J’ai quelque chose à t’avouer, ça me pèse sur la conscience mais je sais que ça te faire du mal » Moi : « Euuuuuuuh, je sais pas si je veux vraiment savoir. » Lui : « Ecoute, je sors avec Esther depuis 2 mois ». Vous dire que le ciel me tombe sur la tête serait mentir car je m’en doutais et vous le savez ! Malgré tout, je feins parfaitement la surprise, les larmes et la colère. Ce petit manége dure tout le trajet jusqu’au camping de St Jean. J’essaye d’en savoir plus, les débuts, ses sentiments etc… J’ai quand même du mal à avaler le truc. Non seulement car physiquement, moralement et intellectuellement, je me trouve disons « plus équilibrée » qu’Esther mais aussi car cette dernière a fait beaucoup de mal à mon nounours de Giovanni. Elle est exactement le genre de filles que je ne recommanderais pas à un pote, même pas à un ex qui m’aurait fait souffrir c’est dire ! [Pour ceux que l’histoire Esther/Antoine intéresse, il y a eu du bien croustillant depuis, mais cela ferait l’objet d’un autre message ! Ne nous éparpillons pas !] Arrivés au camping, notre prise de bec est vite rattrapée par la bonne humeur ambiante. Les potes d’Antoine sont vraiment trop fun et adorables. Ils m’adoptent vite.
La petite bande de St Jean de Luz
Là bas, je me sens chouchoutée. Non seulement car je suis l’une des seules filles de la bande (deux autres sont là par intermittence) mais aussi car ils sont au courant pour l’histoire d’Esther et qu’ils sont tous prêts à me câliner pour me faire oublier ça. Je dois avouer que c’est super agréable d’être entourée de six mecs, tous aussi mignons, cools et drôles que les autres mais tous différents dans leur genre. Celui avec qui je m’entends le mieux et à qui je me confie le plus c’est Mathias. J’ai apprécié sa personnalité au premier abord et plus on parle, plus j’aime sa vision des choses. Oui, je l’avoue j’ai eu le coup de cœur pour ce garçon, aussi bien physiquement (avec ses petits airs de dandy) qu’intellectuellement…Dimanche aprem, le groupe se scinde en deux, Antoine, Mathias et 2 autres partent à Biarritz et moi et les autres potes d’Antoine. Le pire dans tout ça, c’est que Mathias me manquait plus qu’Antoine. Le soir, on file à 10 au restau italien puis on se pose sur la plage. Je m’endors de froid mais j’entends des brides de conversations à mon égard…Ils décident de leur ordre de passage en cas de tournante ! Oh les mecs on va se calmer ! Mathias insiste pour passer en premier… sinon il ne participe pas. Antoine est saoulé, il se casse tout seul mais Mathias le rattrape et on décide de tous rentrer au camping. Alors que je flirte avec 2 de ses amis, dont Mathias, Antoine m’oblige à rentrer seule avec lui dans le noir. J’ai vraiment peur qu’on se perde mais finalement on retrouve le camping sans trop d’embûches. Il fait cocue Esther pour la seconde nuit consécutive…
Le dernier jour
Lundi, la troupe a du mal à se lever… Mathias est le dernier levé d’ailleurs. On file au Mc do. Les mecs ne manquent pas de faire les cons, l’un d’eux étant carrément en marcel - moule bite. Ensuite, on part acheter de la « tisse » (je déteste ce mot). Ma grande copine que j’aime à appeler la Marquise m’appelle à ce moment là. Je lui raconte où je suis etc. Elle se préoccupe de savoir si je vais bien après la révélation d’Antoine… « Ah, ça ?! Oui, ça va… En fait, j’ai eu le coup de cœur pour l’un des potes d’Antoine, je te raconterais ça… ». De retour au camping, certains mecs font un tarot, d’autres prennent l’apéro avec des « voisins » et moi je me fais chier. Enfin, je me fais chier avec Emilie. C’est l’une des filles qui est avec nous par intermittence. C’est l’ex du frère du meilleur ami d’Antoine… [Comment ça c’est compliqué ?!] On décide donc entre filles de s’occuper en faisant un jeu « à boire »… Le principe est simple : on pense à une personne et l’autre doit deviner qui sait en posant des questions. A chaque réponse négative, la perdante doit boire un ptit verre de vodka cul sec. Autant dire qu’on avait pas fini la bouteille qu’on était déjà bourrées. On a commencé à faire les folles… les mecs en ont profités pour nous asperger avec bières bon marché et autres jus de fruit. Sur ce, la petite troupe s’embarque pour la plage (sauf Antoine et l’un des mecs qui décident de rester pour jouer au ping-pong… Je vous jure quelle bande de rabat joie ces deux là !) En route pour la plage, je commence à lécher le torse du meilleur pote de Mathias… Ben oui, le dit torse étant plein de jus d’orange, c’était très appétissant ! Arrivés sur la plage, les mecs me défont mon haut de maillot de bain. Soit. Je fais du monokini devant les potes de mon Antoine. D’ailleurs ces derniers m’affirment que mes seins sont pas mal du tout… Ce que confirment les regards de quelques mecs au alentour. Je suis flattée. Puis Mathias entreprend de me faire un massage. Avouons le, ce garçon n’est pas doué pour les massages. Le copain a qui j’ai léché le torse l’est déjà beaucoup plus. Vers le camping, je fais observer à Mathias que j’ai beaucoup entendu parler de sa bite mais que je ne l’ai jamais vu… [Il faut savoir qu’entre eux, les garçons avaient une comparaison et qu’il en ressort que Mathias est le mieux membré…] Il me dit que je ne paie pour attendre et donc c’est naturellement que je fourre ma main dans son caleçon. Avec le recul, je trouve cette scène gore mais sur coup et avec mes quelques grammes d’alcool dans le sang, fourrer ma main dans le caleçon d’un pote d’Antoine et de voir qu’il a, en effet, une grosse bite m’apparaît comme le plus naturel des gestes. Mathias, lui aussi, dans un état second (à cause de l’alcool, de ma main dans son caleçon ou des deux) me répète qu’il « me péter la rondelle » [C’est tellement poétique].
Le soir au camping, j’alterne coups de blues et crises d’angoisse… Le fait qu’il n’y ait plus beaucoup d’alcool en circulation dans mon sang en est une raison, tout comme l’anniversaire de mère (qui rappelons le, est dans un endroit « où le réseau capte pas » càd le Paradis). Antoine me console, me réconforte, me prend dans ses bras. C’est vraiment l’une des choses que ce garçon sait le mieux faire. Les autres partent boire à la plage. On reste les deux sous la tente à parler et à se tenir chaud. Soudain Mathias débarque, il était parti prendre l’apéro à coté. On l’invite, en chœur, à rentrer dans la tente avec nous. Puis Antoine sort et nous incite à nous « amuser ». « Vas y chérie, fais lui ta voix de chaudasse. Tu vas voir Mathias, elle va te filer la trique en moins de deux…Attends je ferme la tente, dans le noir, ça fera plus d’effet » tout ça sur un ton potache. Le pauvre s’il avait su. Ma voix de « chaudasse » n’ayant pas le moindre effet physique sur Mathias, je m’attaque à son torse en le couvrant de bisous. Mister étant imberbe, c’est très agréable. Puis les bisous remontent. Puis dérapent. Puis tout dérape. C’est lui qui commence à m’embrasser. Puis les baisers donnent lieu à toutes sortes de préliminaires… J’ai vraiment réalisé ce qui se passait lorsque l’on s’est mis à la recherche d’une capote… J’étais sur une autre planète. Son corps est tellement agréable, tellement doux, tellement mieux que celui d’Antoine. J’étais en train de faire l’amour avec Mathias, le même Mathias qui me plaisait depuis le début, celui là même pour qui j’avais le coup de cœur. Ce garçon me fait vivre des sensations inédites… Et dire qu’il était puceau, il y a encore 2 mois ! Il en a fait du chemin depuis ! Je suis aux anges. Puis, une fois nos petites affaires terminées, on parti rejoindre les autres à la plage. Biensur, on parle de tout sauf de ce que l’on vient de faire. Antoine me demande s’il s’est passé quelque chose avec Mathias sous la tente après qu’il nous ait laissé « Non non t’inquiètes » ai – je répondu d’un ton innocent. Dernière nuit au camping, Antoine insiste pour me prendre dans ses bras, pour me faire un câlin. Je ne sais pas si vous avais déjà essayé mais je trouve très difficile de faire un câlin amical à un garçon qui à la trique et donc Esther fut cocue pour la troisième nuit consécutive. [Oui je sais ce que vous pensez, deux dans la même soirée, c’est pas raisonnable, mais j’ai rien calculé et je regrette de l’avoir fait avec Antoine ce soir là mais c’était dur d’y échapper vu que je dormais dans sa tente]
Paris
Le lendemain, Mardi 8, on part en direction de la gare super tôt car le train est à 8h. J’avoue à Antoine qu’il s’est passé quelque chose avec Mathias sous la tente. Il n’en revient pas mais trouve que c’est bien fait pour sa pomme, qu’il n’avait pas à nous laisser dans de telles dispositions la veille… Au moins, il reconnaît qu’il a une part de responsabilité dans ce qui s’est passé. Puis dans le train, on s’installe cote à cote, on câline. On convient de ce que l’on dirait et de ce que l’on tairait à nos amis de la fac etc. Puis on rejoint les autres, on joue aux tarots. Je n’ose regarder Mathias. Je suis en même temps, gênée et excitée. Complexité féminine quand tu nous tiens. Parfois nos regards se croisent mais j’évite et me réfugie vers Antoine. Le train arrive à Paris. Antoine et son meilleur pote partent d’un coté et l’on se retrouve à trois pour prendre le métro. Si tout va bien, logiquement je devrais me retrouver seule avec Mathias dans le wagon de la 6. Bingo ! Seulement, on parle de tout sauf de ce qui s’est passé la veille. Comme si cet instant était resté pour tout jamais là bas, à St Jean. On se quitte deux stations plus loin en se faisant une chaste bise. Et moi je me sens conne. Je sens qu’il est trop tard.